Une société trop riche

Le Québec est devenu une société trop riche, un lieu où l’on ne se bat plus pour vivre. Les jeunes n’ont pas vu leurs parents comme j’ai vu les miens. C’est la génération Dolan où les préoccupations sont davantage axées sur l’identité sexuelle et la retraite. Mais tous les jeunes ne peuvent pas être mis dans le même panier, tout comme les femmes, les minorités visibles, etc. N’oublions jamais que ces groupes sociaux ne s’apparentent pas à des classes et que leurs intérêts peuvent diverger, justement en fonction de leur place dans l’échiquier social. Et puis, il faut comprendre aussi que, compte tenu des problèmes environnementaux, ces jeunes s’occupent, d’abord et avant tout, de sauvegarder ce monde, et non de le transformer, du moins pour une majorité d’entre eux. Quand on cherche à conserver l’existant, à le préserver de la destruction, on n’a pas les mêmes rêves que quand on cherche à le transformer, à le révolutionner. (Mais peut-être faut-il le transformer pour, justement, le conserver ?) Si on ne se bat plus au quotidien pour assurer notre pitance, on doit le faire collectivement pour assurer notre survie. Et je vous jure que ce n’est pas gagné…

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