Cet après-midi, à la demande de mon épouse, je suis allé faire des courses au supermarché non loin de chez moi. Des aliments de base qui manquaient à la maison : du lait, des œufs, des tomates, etc. Bref, pas grand-chose, juste deux ou trois trucs. Au moment de passer à la caisse, la jeune fille m’a demandé si j’avais la carte de fidélité de la chaîne d’alimentation. Je ne l’avais pas. Non parce que je ne juge pas avantageux d’obtenir des rabais sur des achats cumulés, mais plutôt parce que je ne sais plus où les mettre, toutes ces cartes, qui finissent par gonfler le volume de mon portefeuille et, par le fait même, la poche arrière de mon pantalon. Toutefois, devant la gentillesse de la caissière, qui avait l’âge d’être ma petite fille, je lui ai demandé de m’indiquer comment je pourrais me la procurer, cette carte. Alors, elle m’a remis un formulaire de format A5 :
Continuer la lecture de « La caissière du supermarché »Fête nationale
Je déteste les fêtes nationales et, manque de bol, je vis dans un pays où je me vois l’obligation de « fêter » deux fêtes nationales : celle du Québec et celle du Canada. La fête du Canada passe encore parce que, fort heureusement, elle tombe en même temps que celle de mon fils et, par le fait même, elle ne représente qu’un nuage vite chassé par le vent d’allégresse que me procure l’anniversaire du fiston. Mais impossible de passer à côté de la Saint-Jean-Baptiste, consacré patron des Canadiens français avant de devenir fête « nationale » du Québec en 1977. Impossible parce que tous les médias s’entendent pour nous rabâcher les oreilles avec les célébrations associées à cet événement. Parmi celles-ci, le concept de “fierté” revient comme un leitmotiv.
Continuer la lecture de « Fête nationale »Bandes dessinées
Je suis passé à la bibliothèque, histoire de sortir un peu de la maison. Depuis quelques mois, j’ai recommencé à lire des bandes dessinées, un genre littéraire que j’avais négligé ces dernières années. Pourquoi ? Je ne sais pas. Trop occupé à bosser, à m’occuper d’ÉLP éditeur, à mettre du contenu sur mes sites Web.
Continuer la lecture de « Bandes dessinées »Lecture de Proust 02 – Comment j’en suis venu à lire Proust
À l’automne 1977, alors que je débutais des études en philosophie à l’Université du Québec à Montréal, j’ai fait la connaissance d’un camarade de classe. Il devait avoir une bonne quinzaine d’années de plus que moi. Je crois qu’il m’appréciait beaucoup, sans doute un peu trop aussi parce que, craignant un dérapage, je me suis éloigné de lui par la suite. Nous avions l’habitude de nous asseoir ensemble à la cafétéria du pavillon Reed, rue Saint-Alexandre à l’ouest de Bleury. Il m’entretenait de ses lectures et de ses intérêts, notamment pour les Rose-Croix. Je n’ai jamais adhéré à ce mouvement ésotérique mais, en revanche, j’ai débuté la lecture de Proust comme il me l’avait suggéré. Cet homme s’appelait Louis. Le temps s’avère parfois d’une cruauté sans nom car je n’ai gardé aucun souvenir de lui. J’ignore ce qu’il est devenu, j’ignore même s’il est toujours en vie aujourd’hui. Il m’a invité à lire Proust parce que, selon lui, son œuvre laisse une impression durable chez ceux qui le lisent avec ferveur.
Continuer la lecture de « Lecture de Proust 02 – Comment j’en suis venu à lire Proust »Vieillir et écrire
Nous en sommes presque arrivés à la moitié de 2025, trois mois après mon anniversaire de naissance, cette fête qui a fait de moi, de plus en plus, une vieille personne. Quand j’en avais huit, voire dix-huit, jamais je n’aurais imaginé ma vie à un âge aussi avancé. En fait, se voir dans une personne âgée est presque impossible pour une jeune personne. Certes, elle a conscience qu’elle avance en âge, sans pourtant visualiser son corps qui se dégrade au point de constituer une entrave à l’action, à la mobilité, voire à la réalisation de certaines activités, pourtant toutes simples… Même un simple projet devient difficile à formuler. Je n’en suis pas là, remarquez… mais ça ne saurait tarder.
Continuer la lecture de « Vieillir et écrire »Mort de Paul Laurendeau
Ne me demandez pas pourquoi, mais je n’arrive pas à m’exprimer sur la mort de Paul Laurendeau, mon ami, mon camarade, depuis une cinquantaine d’années. Pourtant, je suis assez doué pour écrire sur les morts, sur la mort en général. Mais là je n’y arrive pas sans que j’en comprenne bien la raison. Je vais néanmoins essayer de lui rendre hommage, mais je vous préviens d’avance : ça ne sera pas le meilleur billet de blogue que j’aurais écrit dans ma vie.
Continuer la lecture de « Mort de Paul Laurendeau »Chacun son monde
L’homme sentait le tabac. Et l’alcool aussi. Pas la bière, non. Plutôt un alcool fort, mais je ne saurais dire lequel. Peut-être du gin. Du temps de mes parents, voire de mes grands-parents, on disait que le gin était l’alcool des gens modestes. Faut dire qu’on buvait beaucoup en ce temps-là, de sorte qu’il était plus facile de catégoriser les gens en fonction de ce qu’ils buvaient. Ne pas boire relevait d’une gymnastique sociale à peu près intenable. Ne pas boire était louche, une habitude réservée aux alcooliques. Et ceux qui ne buvaient pas suscitaient la méfiance… Qui a bu boira, disait ma grand-mère.
Continuer la lecture de « Chacun son monde »Lecture de Proust 01 – Pourquoi lire Proust ?
En toute chose, la question du pourquoi est la première à se poser. Je sais, des scientifiques à la pelle vous diront qu’il vaut mieux se concentrer sur le comment parce que, le pourquoi, on n’en sort jamais… Et il est vrai qu’on ne sort jamais du pourquoi des choses… mais un véritable scientifique, un chercheur digne de ce nom, ne peut évacuer cette question, même s’il ne parvient pas à en fournir une explication satisfaisante. Dans le domaine du pourquoi, les questions importent plus que les réponses. À ce sujet, Heidegger emploie le qualificatif de « digne » en parlant des questions dignes d’être posées contrairement à celles qui ne le seraient pas ou, si vous préférez, le seraient moins… Même dans le domaine de la pensée il faut choisir ses combats, établir ses priorités.
Continuer la lecture de « Lecture de Proust 01 – Pourquoi lire Proust ? »Le vide en soi
Je cherche des trucs pour réduire le stress, l’anxiété, un phénomène qui ne me touchait jamais avant la pandémie de 2020-2022. Est-ce un effet de l’âge ? Peut-être, mais force est de constater qu’un rien m’affecte, et pour en atténuer les désagréments, j’aimerais adopter une technique qui me permettrait de faire le vide en moi, de manière à chasser ces pensées négatives qui polluent mon cerveau. Une recherche sur le Web n’a pas donné les résultats escomptés. La plupart des sites m’invitent à combler le vide alors que moi je souhaite plutôt le faire, le vide… Le contraire, donc.
Continuer la lecture de « Le vide en soi »L’homme bien nanti et le bouddhisme
J’ai rencontré cet homme dans une soirée à laquelle il m’a invité pour me remercier d’un service rendu. Cet homme a réussi sa vie professionnelle. Les signes ne trompent pas. Il occupe une fonction décisionnelle dans un service d’une université à Montréal. Il loge dans un bel appartement, dont il est le propriétaire, au 8e étage d’une tour, dans un quartier bien en vue. Il vit avec une jeune femme. Il a laissé son épouse, qu’il ne voit plus. Une femme avec laquelle il a fait un enfant, qu’il ne voit que très peu, compensant son absence par la donation de biens matériels. Il ne serait pas le premier à abandonner sa famille pour vivre sa vie. Je ne juge pas, je constate. Son ex femme et son fils ont appris à vivre sans lui. Alors, ils ne sont pas si malheureux. Et au moins, lui, il paie…
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