Je prends le temps ce matin de boire un café avant de reprendre mes activités, avant même de manger, car j’ai trop tendance à faire les choses par habitude, par automatisme. En cette période de Pâques, pourquoi ne pas laisser venir la faim au lieu d’engouffrer de la nourriture simplement parce qu’il est l’heure de le faire.
À l’époque des premiers chrétiens, le jeûne était une pratique courante qui s’inscrivait dans une ascèse, c’est-à-dire dans un mode de vie. Pour certaines personnes, le jeûne est considéré comme un moyen de faire pénitence en rémission de péchés ; pour d’autres, il s’agit plutôt d’un moyen de se rapprocher du Père, de la divinité si l’on préfère. D’un point de vue plus contemporain, après quelques lectures éparses sur le Web, je ne suis guère plus avancé sur les avantages et les inconvénients du jeûne pour la santé corporelle d’un individu. En revanche, cela me conforte dans mon opinion qu’il n’y a pas UNE science comme on le clame depuis la Pandémie, mais plutôt différentes approches scientifiques de la question.
Je suis un homme pudique. Je n’aime ni l’étalage des richesses ni celui des corps. Je n’apprécie pas non plus qu’on passe sa vie à clamer qu’on est heureux, qu’on ne manque de rien, alors que nous sommes entourés de gens qui peinent à payer leurs mensualités. Oui, je suis un homme pudique, et c’est la pudeur qui justifie mon approche de l’alimentation et du jeûne. Là-dessus, je trouve que la sagesse musulmane a du bon. En effet, selon la tradition (les Hadith), tout repas devrait respecter le principe suivant : un tiers de nourriture, un tiers d’eau, un tiers d’air. Autrement dit, il convient de ne pas manger à s’en faire éclater la panse. Et la sagesse grecque, selon laquelle les excès ne sont bons en rien, prévaut de nouveau. En effet, s’empiffrer était mal vu, car contraire à la modération, une vertu cardinale. Quoi qu’on fasse, on en revient toujours aux Grecs.
Je vais donc tenter d’adopter cette sagesse en matière d’alimentation, peu importe qu’elle provienne du christianisme, de l’islam ou des Grecs.