Une époque difficile

Nous vivons une époque difficile, c’est le moins qu’on puisse dire. Le discours triomphant du président des États-Unis fait de l’ombre au Canada, grand pays humilié susceptible d’être phagocyté par son voisin. Un peu comme la Russie qui s’en prend à l’Ukraine, voilà que les États-Unis menacent le Canada. La plupart des gens qui m’entourent prétendent que ça n’arrivera jamais. Mais si les États-Unis décident de s’en prendre militairement au Canada, je ne vois pas bien ce qui pourrait les en empêcher. Non, personne n’est à l’abri d’un voisin belliqueux.

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Philosophie et sens de l’existence

Depuis ma lecture de l’œuvre de Marie-Madeleine Davy (1903-1998), je me demande si, dans les années 1970, nous n’aurions pas erré dans l’univers de la philosophie à la mode de ce temps-là. Pourquoi n’avons-nous jamais cherché à connaître davantage les spiritualistes dans la lignée de Bergson, Le Senne, Lavelle, Berdiaev ? Sans doute parce que nous n’en avions jamais entendu parler et que la philosophie d’alors, du moins celle qui était mise en évidence dans les cégeps et universités, tournaient autour du marxisme : Althusser, Deleuze, Derrida, voire Jean-Paul Sartre. Pourquoi avoir oublié qu’une mode intellectuelle demeurait avant tout une « mode », c’est-à-dire une étincelle, un courant dont l’Histoire ne retiendra pas grand chose ? Qui enseigne Althusser ou Rancière aujourd’hui ? Qui les lit encore ? La pensée de Karl Marx reste, toutefois.

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Vivre, écrire, partir

Parfois j’ai du mal à maintenir le rythme des cinq cent mots par jour. Pour dire la vérité, le problème est toujours le même : la motivation, ou plutôt le manque de motivation. J’en reviens toujours à la sempiternelle question du pourquoi de l’écriture alors que je n’ai rien accompli dans ma jeunesse, du moins rien que je puisse transmettre à un public donné. Si je ne l’ai pas fait dans mes vertes années, pourquoi le ferais-je aujourd’hui ?

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Claude Robinson et la création

Chaque jour suffit sa peine. Qu’est-ce que cela veut dire, cette expression ? Sans doute qu’on ne peut pas planifier quoi que ce soit, car personne ne sait ce qui nous attend demain. Cela peut vouloir dire aussi qu’on ne voit pas au-delà du quotidien. L’une ou l’autre de ces interprétations confine l’individu à la résignation, à la tristesse. Tant que je vivrai, je veux planifier, je veux rêver. Bref, je veux faire des projets, unique façon de vivre de l’homme à l’esprit créatif. Et pour Albert Camus, le projet reste aussi le moyen le plus sûr, bien que fragile, pour échapper à l’absurdité de l’existence.

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