Le retour au carnet en papier ?

Je lis en numérique depuis 2010, année de l’achat de ma première liseuse, une Sony eReader d’une diagonale de cinq pouces. Depuis 2020, je lis sur une Kindle Oasis, de loin une des meilleures liseuses au monde. Je ne parlerai pas des nombreux avantages de la lecture numérique. Pour moi, cela relève d’une évidence, mais je laisse ceux et celles qui apprécient l’odeur de l’encre dans un livre neuf penser ce qu’ils veulent. Cela ne m’atteint plus depuis longtemps, car je sais que j’ai raison, et qu’eux ils ont tort. Voilà tout.

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Amélie Nothomb et l’écriture

Dans son roman Psychopompe (2023), Amélie Nothomb recourt à la métaphore de l’oiseau, même si elle se défend d’employer la métaphore comme figure de style dans ses textes. En vérité, tout le thème du roman tourne autour de ce slogan : « Écrire c’est voler ». Elle fait allusion à la difficulté de l’écriture, à ce qu’on laisse derrière soi quand on s’y adonne, aux conséquences tant morales que physiques, en l’occurrence des douleurs à l’épaule qu’elle procure, du moins dans son cas. Car Amélie Nothomb écrit à la main, avec un simple stylo à bille. Ce geste répétitif consistant à consigner des mots dans des cahiers finit par lui occasionner des problèmes de santé. Quand on écrit une trentaine de minutes, ça peut aller. Mais l’écrivaine s’est donné comme discipline d’écrire chaque jour, pratiquement huit heures par jour : quatre le matin entre quatre et huit heures, et autant d’heures dans le reste de la journée, notamment pour répondre aux nombreuses lettres qu’elle reçoit de ses lecteurs. Écrire est un sacerdoce, ai-je déjà écrit dans un billet de blogue. Cette écrivaine en est un exemple éloquent.

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Jimmy

Il s’appelle Jimmy. Il a établi ses quartiers devant l’édicule Saint-Mathieu du métro Guy. Je le croise chaque jour quand je me rends au bureau, et ce depuis l’automne 2018. Il est là, assis par terre, juste à la droite des tourniquets. Je ne peux passer sans l’ignorer. Alors, j’ai pris l’habitude d’établir un contact visuel, une façon comme une autre de démontrer mon humanité. Après tout, Jimmy est un frère humain, comme tous les autres. Je ne lui donne pas grand chose, mais quand il me regarde, je le salue de la tête. Généralement, il me répond. Jimmy ne parlant pas français, parfois je me risque à le saluer en anglais : « Hi, Jimmy.  » Ça va rarement plus loin.

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Marcel Proust et la fraude bancaire

Aujourd’hui, j’ai téléphoné au service à la clientèle de la banque responsable d’une carte de crédit que j’utilise uniquement pour faire des achats dans un magasin de type entrepôt. Une carte peu courante, donc, dont je me sers à peine une fois par mois. Sauf que la dernière fois, la caissière a refusé ma carte, me disant qu’elle avait été bloquée par l’émetteur. Vous savez, c’est un peu gênant de se voir refuser une carte quand une quinzaine de personnes attendent juste derrière vous… Bon, ce n’était pas la mer à boire : j’ai payé avec une carte de débit bancaire, c’est tout.

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La difficulté d’être

J’ai un ami qui a eu du mal avec la pandémie. Tout comme moi, d’ailleurs. Et cet ami a du mal avec l’existence en général, pandémie ou pas. Tout comme moi, aussi… Dans nos échanges, on s’entend tous les deux sur le fait que cette pandémie a exacerbé notre difficulté d’être. Nous n’avons pourtant pas à nous plaindre de nos vies. Nous sommes mariés, logés convenablement, la nourriture ne manque pas, nos enfants se portent bien compte tenu des circonstances, bref tout va sur des roulettes, tout s’arrange pour nous. Mais nous pensons quelque fois à Jean Cocteau qui écrit dans une œuvre au titre éponyme :

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Une société trop riche

Le Québec est devenu une société trop riche, un lieu où l’on ne se bat plus pour vivre. Les jeunes n’ont pas vu leurs parents comme j’ai vu les miens. C’est la génération Dolan où les préoccupations sont davantage axées sur l’identité sexuelle et la retraite. Mais tous les jeunes ne peuvent pas être mis dans le même panier, tout comme les femmes, les minorités visibles, etc. N’oublions jamais que ces groupes sociaux ne s’apparentent pas à des classes et que leurs intérêts peuvent diverger, justement en fonction de leur place dans l’échiquier social. Et puis, il faut comprendre aussi que, compte tenu des problèmes environnementaux, ces jeunes s’occupent, d’abord et avant tout, de sauvegarder ce monde, et non de le transformer, du moins pour une majorité d’entre eux. Quand on cherche à conserver l’existant, à le préserver de la destruction, on n’a pas les mêmes rêves que quand on cherche à le transformer, à le révolutionner. (Mais peut-être faut-il le transformer pour, justement, le conserver ?) Si on ne se bat plus au quotidien pour assurer notre pitance, on doit le faire collectivement pour assurer notre survie. Et je vous jure que ce n’est pas gagné…

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Vieillesse

Selon le Petit Robert (2006), la vieillesse correspond à la « dernière période de la vie qui succède à la maturité. » Elle est « caractérisée par un affaiblissement global des fonctions physiologiques et des facultés mentales, et par des modifications atrophiques des tissus et des organes. » Pas très réjouissant, n’est-ce pas ? Surtout que personne n’y échappe, à la vieillesse, les riches comme les pauvres, les Américains comme les Africains. Certains ont la chance de la prolonger, souvent au-delà de sa limite naturelle, voire raisonnable. Reste à savoir s’il s’agit vraiment d’une chance…

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De retour sur WordPress

En matière de moyen d’expression, j’ai beaucoup tergiverser depuis deux ans. Après avoir conçu un site statique en HTML5/CSS3 pendant la pandémie, j’ai longuement cherché une solution afin de me faciliter la vie, en tant qu’auteur, et aussi en tant que diffuseur. Alors, j’ai essayé des services tiers comme Mataora, Silvrback, Write.as, etc. Et sur serveur, je me suis laissé tenter par des CMS comme Textpattern, Dotclear et WordPress. J’ai même essayé de comprendre quelque chose à des générateurs de sites statiques comme Hugo et Jekill, mais en vain… Alors, malgré mes réticences, je suis revenu sur WordPress. Pas WordPress.com, bien entendu. Mais WordPress.org, c’est-à-dire une plateforme CSS (Content Management Systeme) Open Source que j’ai installé sur un serveur distant.

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La finalité des choses

Quand nous prenons la peine d’observer le monde autour de nous, nous nous rendons vite compte que nous sommes nombreux à oublier la finalité des choses. Comme si nous ne savions plus pourquoi nous allons au travail le matin, voire pourquoi nous nous arrachons du lit pour nous y rendre. Un peu comme ces gens qui discutent sans fin de leurs chaînes audio haut de gamme sans jamais aborder la question de leurs choix musicaux, de ce pour quoi, en fin de compte, ils ont acheté ces chaînes, souvent hors de prix par ailleurs. La finalité de ces chaînes audio se situe dans l’écoute musicale.

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