Henri Vernes : Bob Morane 17 : La Cité des sables
Daniel Ducharme | Lectures | 2022-02-01
Alors qu'il rentre chez lui, quai Voltaire, Bob Morane découvre une forme allongée par terre. Il s'agit du corps d'Aouda, un proche de Ibn Zeid, roi de Kabbah. Aouda a été poignardé par des hommes qui cherchent vraisemblablement à liquider le prince héritier. Avant de mourir, il confie une mission à notre héros : retrouver le prince Yassim avant qu'il ne lui arrive un malheur. Morane se rend à l'Institut international de Neuilly où se trouverait le prince Yassim. Comme on le devine, les acolytes du beau-frère du roi défunt, Zaal, l'ont précédé et sont en route pour Marseille d'où ils prendront un paquebot pour Kabbah. Notre héros a sauvé plus d'un pays dans sa vie d'aventurier. Alors il s'en donnera la mission une fois de plus...
Avant d'embarquer, dans l'hôtel où est descendu Yassim Zeid, Morane aperçoit Roman Orgonetz, un personnage douteux dont on a fait la connaissance dans Mission pour Thulé (Bob Morane 16). Cet individu, au physique peu amène, est en grande conversation avec Ali Djem, l'acolyte de Zaal. Mais ce n'est que sur le paquebot que Morane réussira à prévenir le prince héritier de ce qui se trame contre lui. Celui-ci, toutefois, refuse l'aide que Morane lui propose une fois arrivée à Djibouti. Il est convaincu que son salut réside dans le fait qu'il regagne le plus rapidement possible Kabbah. Une fois à Djibouti, Morane suit Orgonetz jusqu'à une villa. En se rapprochant d'une fenêtre, il surprend une discussion entre l'espion et Ali Djem et, par le fait même, comprend que le prince Yassim est en danger. Il décide de rejoindre à la nage le boutre sur lequel il est monté.
Sur le boutre, Morane est découvert par Ali Djem qui l'emprisonne dans la cale mais, au bout de quelque temps, un mystérieux personnage lui remet un couteau et une gourde d'eau. Il défait ses liens et nage jusqu'à la côte arabique. De là, il entreprend de se rendre à pied jusqu'à Aden, protectorat britannique (aujourd'hui, ville portuaire du Yémen). Sur sa route, il entend une fusillade et découvre les corps de douze gardes de Kabbah. Il récupère un dromadaire et des vêtements, et fait demi-tour pour aider le prince héritier. Sur la route, il sauve le capitaine Kerim d'une mort certaine, un fidèle du prince qui a déjà aidé discrètement Morane sur le boutre. Ils reprennent la route jusqu'à ce qu'il tombe sur une Jeep... conduit par nul autre que Bill Ballantine, le fidèle ami de notre héros, prévenu par George Lester, diplomate britannique basé à Aden, lui-même prévenu par lettre par Bob Morane pendant qu'il était à Djibouti. Le trio fait route sur Kabbah, bien déterminé à tout faire pour que le prince Yassim monte légitimement sur son trône.
Arrivés aux portes de la ville, ils ne peuvent y entrer, car des hommes armés sont stationnés devant la seule issue. Ils entreprennent de contourner en traverser un lac de bitume à leur risque et péril. Puis ils gravissent une colline et font dévaler un amas de pierre sur les mercenaires postées à l'entrée de la ville. Ensuite, le tout se déroule très rapidement. Arrêtés et libérés, Morane et le prince déjouent le complet de Zaal. Le roman se termine à Aden où Bob Morane et William Ballantine boivent un whisky en compagnie de George Lester.
Nous pourrions discuter longtemps sur la légitimité de l'aventurier, même animé d'un sens moral à toute épreuve, à se mêler de la politique intérieure d'un État. Souvenons-nous du Sultan de Jarawak, par exemple. Mais il est étonnant que Bob Morane, dans ce roman, prenne partie contre les pétrolières qui pourraient développer ce petit pays de la péninsule arabique et, par le fait même, enrichir ses habitants. En effet, dans La Cité des sables, il adhère à la vision du prince pour qui le bonheur réside dans un mode de vie simple basé sur la tradition et le respect de la nature. Certes, on se doute bien que Roman Orgonetz est à la solde d'un pays étranger, sans doute l'Union soviétique de la fin des années 1950, mais n'empêche... on sorte avec une étrange impression de la lecture de ce roman qui, sans être mauvais, n'est pas non plus le meilleur Bob Morane. L'intrigue s'avère plutôt linéaire et, les rebondissements, cousus de fil blanc.
Vernes, Henri. Bob Morane 17: La Cité des sables. Éd. Gérard & Cie, 1956