Suis-je trop connecté ?
Daniel Ducharme | Technologie et culture numérique | 2025-01-15
Je suis connecté, cela ne fait aucun doute. Mais j'estime, sans être prétentieux, que je le suis pour de bonnes raisons. Cela dit, je suis tout de même moins connecté que d'autres. Par exemple, j'ai pris conscience qu'il s'avère dangereux pour soi-même de courir ou de marcher dans la rue avec une paire d'écouteurs à annulation active de bruit (ANC - active noise cancelling). Aussi, lors de la marche du soir, je ne prends aucun écouteur avec moi. Je marche, c'est tout, en prenant conscience de mon environnement, des gens que je croise, des voitures qui passent. Et je ne parle pas non plus au téléphone pendant que je paie mon épicerie à la caisse du supermarché, surtout parce que je juge ce comportement impoli, voire peu respectueux pour la personne humaine en interaction avec moi, parce qu'après tout il s'agit d'un échange entre humains, même s'il ne dure que quelques minutes. La même logique s'étend à l'utilisation du téléphone dans les transports en commun, sauf pour prendre un appel qui se termine immanquablement, au bout de deux ou trois secondes, par "Je te rappelle."
Je suis connecté, donc. Je passe deux ou trois heures par jour sur un ordinateur, et sans doute une heure ou deux sur mon téléphone. L'ordinateur, c'est surtout pour travailler et pour écrire. Le téléphone, surtout pour lire les journaux et parcourir les réseaux sociaux. Après tout, ce téléphone s'avère plutôt un ordinaphone, n'est-ce pas ? Un outil qui permet de consommer du contenu, de répondre à des courriels, d'échanger des messages, d'écrire des textes, d'effectuer des recherches sur le Web, etc. Et bien entendu, il permet aussi de téléphoner…
Je reviens sur l'utilisation intensive du téléphone, du cellulaire comme on a l'habitude de l'appeler ici, même si personne ne sait exactement ce que le mot cellule vient faire là-dedans…. Sur cette utilisation, ce que je déplore le plus, et qui me désole, même si j'ai du mal à juger, au fond, toutes ces personnes, ce sont :
- Ceux et celles qui ne lâchent par leur téléphone alors que leurs enfants jouent au parc...
- Ceux et celles qui parlent au téléphone pendant tout un trajet de bus ou de métro et, qui plus est, le font en mains libres…
- Ceux et celles qui ne peuvent plus aller manger au restaurant sans recourir à leur appareil, qu'il pose bien en vue sur le coin de la table...
D'autres exemples peuvent être énumérés, bien entendu, mais je vais m'arrêter ici. Je continue toutefois à penser que ces outils de connexion ont de nombreux avantages, notamment sur la créativité et sur l'acquisition des connaissances (il ne se passe pas un jour sans que je consulte un article de Wikipédia). Ils sont également essentiels à la communication à distance, permettant de rester relativement "proches" de nos amis et parents éloignés. Pour le reste, je m'interroge sur les torts qu'ils causent aussi, notamment sur les interactions entre les humains de proximité. Une chose est indubitable, technologies ou pas, si vous n'êtes pas polis, vous ne le serez pas davantage avec un iPhone dernier cri dans votre main, tout comme vous ne l'êtes sûrement pas au volant de votre BMW.
Bref, je suis connecté… mais il s'agit là d'un vaste sujet. J'y reviendrai.