Les mots de la fin

Boxe


Daniel Ducharme | Mots | 2022-09-15


Si j’en crois Wikipédia, la boxe se définit par un sport de combat pratiqué depuis le XVIIIe siècle, notamment en Angleterre, d’où cette désignation de boxe anglaise qu’on lui accole assez souvent. La boxe n’est pas l’apanage des Anglais et elle se décuple en de nombreuses variantes et ce, dans autant de pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

Je n'aime pas la boxe, je l'avoue franchement. Je n'aime pas la boxe, tout comme je n'aime pas quand deux hockeyeurs se frappent à coup de poings sur la gueule pendant un match. Et je n'aime pas davantage la foule qui les encouragent à se battre, applaudissant à tout rompre celui qui aurait fait tomber l'autre. Je n'ai jamais aimé non plus les batailles entre gamins à la sortie de l'école quand j'étais enfant. Ça m’a toujours dégoûté et quand ça se produisait, je rentrais rapidement chez moi sans me retourner. Sauf la fois où, à la sortie des classes de quatrième année, je m’en suis pris à Yves Jodoin. Mais il s’agissait d’une velléité sans conséquence. D’autant plus qu’Yves m’a épargné alors qu’il aurait bien pu démolir ma joli baby face… D’ailleurs, nous sommes toujours amis cinquante-cinq ans plus tard.

Bref, je n'aime pas la boxe. Vraiment, je n'aime pas ça, et qu'on érige cette pratique en sport réglementé, voire en discipline olympique, ne réussit pas à me convaincre. Certes, certains diront qu'il s'agit d'un sport, et non de violence gratuite, et que la pratique de ce sport permet de sublimer la violence que tout un chacun porte en lui. Cet argument réussit presque à me séduire... mais il n'en demeure pas moins que des individus se frappent à coup de poings, et ceux qui les encouragent ne méritent pas mieux que les gamins des cours d'école. La guerre aussi ne constitue pas une violence gratuite, et je ne l'aime pas non plus. La guerre libère les pulsions malsaines chez les humains qui, du coup, peuvent tuer leurs semblables en toute légitimité. Pensez à ces Algériens qui descendaient des collines pour égorger des familles entières dans les années 1990. Ils étaient en guerre, ce qui les autorisaient à tuer en toute impunité. Avec Dieu de leur côté en plus. Les Russes et les Ukrainiens se livrent au même manège de nos jours. Préjugé sur la boxe ? Sans doute. On a tous des préjugés, le préfixe "pré " indiquant clairement qu'il précède le jugement, action qui suit une analyse, du moins dans le contexte habituel de ceux qui sont appelés à prendre des décisions.

Personnellement, je suis fier d’être parvenu à un âge avancé sans avoir eu besoin de me battre. Fier d’avoir pu le faire tout en préservant ma dignité.

Je sais qu'on a tous de la violence en nous, des pulsions qui doivent être libérées, sublimées. Pour ce faire, nul besoin de cogner à coup de poings sur votre voisin. Suffit d'aller courir en mettant du Led Zeppelin ou du Deep Purple dans les oreilles. Ou mieux : allez danser...


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