Entretien avec Sinclair Dumontais
Daniel Ducharme | Culture | 2020-08-15
Sinclair Dumontais est le nom de plume qu'a pris François Mongeau, rédacteur-concepteur, pour éviter que sa vie professionnelle n'interfère avec son travail d'écrivain. Il est mort en septembre 2019, et son décès a ouvert une blessure en moi qui n'est toujours pas cicatrisée. J'ai raconté brièvement l'histoire de notre amitié dans un billet paru l'année dernière sur ce site.
L'entretien suivant a été réalisé à l'automne 2005, quelques semaines après la mise en ligne d'écouter lire penser, un site collaboratif que j'ai fondé en collaboration avec René Girard et Pierre Rivet, et auquel se sont joints Paul Laurendeau et Allan Erwan Berger par la suite. J'ai jugé utile et pertinent de donner une seconde vie à cet entretien, histoire de rendre hommage à cet ami perdu.
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Ducharme: Monsieur Dumontais, vous êtes né en 1958 dans la banlieue est de Montréal. Après des études en philosophie et en littérature à l'Université de Montréal, vous devenez concepteur-rédacteur en publicité avant de vous mettre à votre compte. Et voilà que, une fois vos quarante ans bien sonnés, vous lancez le site Dialogus, un site qui nous permet de correspondre avec des personnalités disparues. Le site fonctionne bien. Il est cité en exemple dans de nombreuses écoles de la Francophonie, et le journal Le Monde y consacre un article élogieux. Le succès du site a même poussé un éditeur à publier une collection Dialogus. Cinq titres ont été publiés jusqu'à maintenant. Alors dites-moi ce qui vous a pris de publier coup sur coup deux romans en 2004: L'empêcheur chez Stanké et Le parachute de Socrate chez Hurtubise HMH. Ce dernier vient d'ailleurs de paraître en anglais (The Parachute) chez Key Porter Books à Toronto.
Dumontais: Ce qui m’a pris, comme vous dites, c’est que j’ai décidé de faire ce que j’avais envie de faire depuis très longtemps : écrire pour moi-même. Il faut comprendre que le boulot de concepteur-rédacteur, en publicité, ça consiste en grande partie à écrire pour les autres. On vous donne un véhicule, qui peut être un dépliant, une brochure, une annonce-journal, un message-radio. On vous donne un produit ou un service, puis une argumentation. De là, il vous reste à trouver le ton, le style, et puis les mots. Le moins de mots possible, d’ailleurs, car les gens ne sont pas payés pour lire les annonces. Peu de mots mais des mots qui vendent. C’est ça, la pub. Vingt-cinq ans à écrire pour les autres, ça donne forcément des envies de liberté. Mais ce n’est pas très facile de s’y mettre car un briqueleur qui pose des briques toute la journée n’a pas forcément envie de briqueler sa propre maison la fin de semaine. Le courage et la discipline ne sont pas faciles à trouver. Puis un jour c’est cette envie de liberté qui l’emporte et on fonce. Goulûment, comme vous voyez...
Ducharme: Le courage, je veux bien… mais la discipline! Quelle est la vôtre, justement? Vous avez votre travail, votre famille et, bien entendu, Dialogus. Alors où trouvez-vous le temps d’écrire « pour vous-même »? Le matin avant le petit-déjeuner?
Dumontais: Vous versez dans le sensationnel, mon cher Ducharme. Que voulez-vous comme réponse? Que j’écris dans le bain? La nuit, à la chandelle? Dans un bar peu recommandable? Le temps, voyez-vous, il y en a de deux sortes. Il y a celui qu’on cherche, et celui qu’on trouve. Voyez les enfants! Ils ne trouvent jamais le temps de se laver, de se brosser les dents, de dormir... Mais le temps de jouer, celui-là, ils sont même capables d’en inventer! Nous sommes tous des enfants. Ce qu’on n’aime pas faire, ce qui est une corvée, non, on n’a pas le temps. On ne trouve pas. Pour ce qui nous passionne, par contre, le voilà qui se pointe et même qui dure. La discipline, c’est de s’y mettre. De céder à la tentation tellement humaine de la farniente. Une fois devant la feuille, ou devant l’écran, le temps trouvé devient un temps retrouvé. Aussi confortable que nos vieilles pantoufles, celles dont on ne veut jamais se débarrasser. Pour écrire, il faut sublimer la paresse...
Ducharme: Tout à fait d’accord avec votre analyse du temps. Proust, avec qui vous devez sans doute correspondre via Dialogus, ne doit certes pas se retourner dans sa tombe. Cela dit, vous nommez la discipline sans en parler, ce qui m’oblige, contrairement à mon habitude, à me montrer plus direct. Monsieur Dumontais, quelle est votre discipline d’écriture?
Dumontais: Ma discipline? J’ai presque envie de vous dire que je n’en ai pas. Quand on écrit un livre, il nous habite tant et aussi longtemps qu’on ne décide pas que ça suffit, qu’il est terminé. De là, se rendre à la dernière ligne est moins une question de discipline que de disposition. Il y a des jours où ça ne donne absolument rien de prendre la plume : elle n’écrira rien de bon. Ce sera laborieux et tout sera à recommencer. D’autres jours, c’est le contraire. Il n’y a plus moyen de l’arrêter. Alors on en profite. On noircit le papier.
Ducharme: Bon... si je vous comprends bien, vous n’êtes pas du genre à vous imposer une discipline quotidienne de travail comme, par exemple, de vous lever chaque jour à l’aube pour écrire une heure ou deux avant le petit-déjeuner. Chez vous, la discipline rime avec la passion, en l’absence de laquelle vous ne pourriez écrire quoi que ce soit. Vraisemblablement, l’inspiration est un mot qui a du sens pour vous, n’est-ce pas?
Dumontais: Si on n’écrit pas avec passion, il n’y a aucune chance que le lecteur nous lise avec passion. Alors à quoi bon écrire... Quant à l’inspiration, c’est assurément la bougie d’allumage. Mais ne croyez pas que ce soit un don ou un talent naturel, l’inspiration. Être inspiré, c’est trouver. Et pour trouver, il faut chercher. Voilà. C’est un travail. Ceux qui écrivent chaque jour à l’aube n’ont pas donné rendez-vous à l’inspiration avant le petit-déjeuner. Ils ont déterminé un moment de la journée pour travailler. Tant mieux s’ils y arrivent : moi je n’y arrive pas. Un matin j’écrirais dix pages, un autre j’en écrirais une de peine et de misère, pour la déchirer le lendemain. Mais dites-moi, monsieur Ducharme, quelle est votre propre discipline de travail? Car vous écrivez aussi, il me semble. Écrivez-vous le matin ou le soir? Et vos oeufs, vous les aimez comment? Bien poivrés? Et vos crayons? Encre, feutre ou plomb? Car ça vous préoccupe, il me semble...
Ducharme: Si, un jour, j’arrive à faire d’écouter lire penser un site aussi prestigieux que Dialogus et, tout comme vous, à publier deux romans et cinq essais, alors je vous accorderai volontiers une entrevue. Pour le moment, n’inversons pas les rôles, voulez-vous... En effet, je suis préoccupé par les méthodes de travail des écrivains comme vous qui ont le souffle nécessaire pour élaborer une œuvre. Et je suis convaincu qu’il en est de même pour la majorité des lecteurs d’écouter lire penser. Ainsi je reviendrais, si vous le permettez, non pas à la discipline qu’exige toute écriture (lieu et moment du travail littéraire), mais plutôt à l’inspiration première, au point de départ de l’œuvre, si j’ose dire. Prenons l’exemple de L’empêcheur, votre premier roman publié chez Stanké en 2004. Comment avez-vous élaboré ce roman? Êtes-vous parti d’une idée, un peu à la manière d’un concept publicitaire, pour mettre de la chair sur l’os, en vous laissant guider par l’inspiration ou, une fois l’idée trouvée, avez-vous plutôt rédigé un plan détaillé pour ensuite vous évertuer à « remplir les cases »? En d’autres termes – et beaucoup plus simplement –, comment avez-vous élaboré ce récit qui ne repose que sur une proposition et qui, pourtant, s’avère si riche en intrigues et en rebondissements de toutes sortes?
Dumontais: L’empêcheur, c’est un roman de jeunesse. D’ailleurs ça n’a rien à voir avec l’âge : un roman de jeunesse, c’est le premier roman qu’on écrit. Même si c’est à soixante-dix ans. Point à la ligne. Forcément, on y met tout ce qu’on traîne depuis notre naissance. Moi, on m’a fait traîner Dieu. Avant d’écrire quoi que ce soit d’autre, il fallait que je le catapulte. C’est ce que j’ai fait. Je me suis efforcé de le faire avec dignité, sans trop l’abîmer, et de façon à ce que le lecteur y prenne plaisir. Si je suis tout de même assez fier du résultat, c’est que j’ai mis beaucoup de travail à faire en sorte que la forme de ce roman ait une certaine originalité. Exemple : Bastien, qui est le narrateur, cite tous les autres personnages sauf lui. Quand il se cite, c’est de façon indirecte. Il est pourtant au centre de l’action. Autre exemple : la construction un peu policière de ce roman. Un critique l’a qualifié d’existentialiste. C’est juste. C’est d’ailleurs ce que j’ai souhaité. Mais en même temps, j’ai voulu que son rythme comporte quelques ingrédients propres aux romans policiers. Pourquoi? Parce que nous ne sommes plus dans les années soixante. Vous me demandez comment j’ai élaboré ce roman. Que vous répondre... Non, je ne remplis pas des cases. Un roman c’est avant tout un ton, un son. C’est une odeur. Quand on réussit à l’identifier, à la cerner, à la sentir, tout le reste en découle de façon naturelle. Les cases, c’est pour les mathématiciens.
Ducharme: L’empêcheur est effectivement un roman fort bien réussi et, cela dit sans fausse flatterie, vous avez plus d’une raison d’en être fier. Le sujet en est certes ténu, mais vous le traitez avec un style narratif très original. Pour préparer cet entretien, j’ai lu quelques critiques qui circulent sur le web. Certaines positives, d’autres non. Une d’entre elles m’a d’ailleurs fait sourire : son auteur estime que vous vous évertuez à faire renaître le catholicisme! Cela m’amène à vous poser une question. Monsieur Dumontais, comment réagissez-vous aux critiques, notamment aux critiques négatives? Est-ce qu’elles vous atteignent facilement?
Dumontais: J’ai suffisamment d’objectivité pour savoir que les critiques sont subjectives et que ceux qui les lisent ont tendance à l’oublier. C’est là le drame, que cette critique soit positive ou négative, d’ailleurs... Suite à la publication de L’empêcheur, je me suis rendu compte combien il est difficile pour un auteur de savoir si son ouvrage plaît ou ne plaît pas. Peut-il se fier aux critiques? Assurément pas. Peut-il se fier à ses parents et amis? Moins encore! Ils sont beaucoup trop gentils pour être sincères. Doit-on alors se fier à la quantité d’exemplaires vendus? Je n’en suis pas certain. Mon deuxième roman, Le Parachute de Socrate, s’est mieux vendu. Est-il meilleur pour cela? J’ai de sérieux doutes à ce sujet. Les ventes sont tellement influencées par la mise en marché... et par la critique! Vous me demandez si les critiques négatives m’atteignent. Oui, elles m’atteignent, car on voudrait toujours que son ouvrage soit apprécié. Ce qui m’affecte surtout, c’est de ne pas pouvoir y répondre. Un critique a dit de L’empêcheur qu’il contenait trop d’idées. J’aurais aimé lui dire, ainsi qu’à ses lecteurs, que j’étais ravi de mettre un peu de contenu sur les tablettes des librairies. Il se publie tellement de choses vides... Ce qui m’affecte ensuite, c’est de savoir toute l’influence qu’ils ont sur les lecteurs. Quand un critique écrit que tel livre est bon et tel autre est mauvais, lequel choisirez-vous de lire? Vous connaissez la triste réponse, monsieur Ducharme. Faut-il bâillonner la critique? Dans l’une de ses chansons, Charlebois disait que les critiques sont «des ratés sympathiques». Mettre tous les critiques dans la même casserole n’est pas très convenable. Je rêve toutefois d’une critique qui mijote plutôt que de rôtir. Une critique plus objective, qui révèle les qualités et les défauts d’un ouvrage plutôt que de trancher et de conclure, par la louange ou le sallissage. Ce serait assurément plus objectif, plus constructif, et je dirai même plus respectueux à la fois des auteurs et des lecteurs.
Ducharme: Dans la vie, ceux qui font quelque chose sont toujours la proie de ceux qui ne font rien, et je regrette un peu d’avoir abordé la question délicate de la critique avec vous. La critique littéraire est – et sera encore pendant longtemps – un sujet épineux, un sujet qui suscite du malaise tant chez les auteurs que chez les lecteurs. À cet effet, écouter lire penser souhaite aborder le travail littéraire sous un tout autre angle. Le fait que, dans notre rubrique lectures, nous consacrions une fiche critique à un roman écrit en 1926 par un auteur quasi inconnu aujourd’hui (Monique de Marcel Arland) en est un témoignage éloquent. Mais, si vous le voulez bien, revenons à vos romans, monsieur Dumontais. Dans L’empêcheur, Rémi Bastien est un personnage plutôt sympathique avec sa culture scientifique et sa passion pour la clarinette. D’autant plus sympathique qu’il en vient ni plus ni moins qu’à réinventer l’Homme, si j’ose dire, profitant ainsi de la mort du Christ. Mais voilà qu’avec Le parachute de Socrate, nous assistons à un revirement complet. Le narrateur, dès les premières lignes (il aurait souhaité rester « entre hommes »), se montre prétentieux, arrogant et antipathique. D’ailleurs, tout Le parachute n’est qu’un long discours tenu par cet homme devant une assemblée de décideurs du monde des affaires. Est-ce que ce « roman » – car s’il s’agit bien d’un roman, n’est-ce pas? – vous a été directement inspiré par votre travail de publicitaire?
Dumontais: C’est moins le travail du publicitaire que l’observation des mécanismes actuels de la consommation qui a inspiré ce roman. Car c’est un roman, oui. Avec un personnage, un style, un ton, un début et une fin. Si j’avais voulu faire un essai sur la question, j’aurais dû compléter ma préparation par la lecture de cent quatre-vingt ouvrages et mille trois cent cinquante articles de journaux et de revues sur le sujet. Vous savez comme moi que la crédibilité qu’on accorde aux idées avancées dans les essais repose en bonne part sur l’analyse que l’auteur fait des autres essais. Les essais s’appuient les uns sur les autres. Le publicitaire que je suis n’a pas lu grand-chose sur le sujet dont il traite dans son roman. Par contre, il est dans une position privilégiée pour observer et analyser la manière dont les grandes entreprises s’y prennent pour tantôt accroître, tantôt cimenter leurs acquis puisqu’il en est le serviteur.
Ducharme: On s’entend sur le fait que Le Parachute de Socrate est une critique en profondeur du consumérisme. En 1971, Alvin Toffler, dans Le choc du futur, décrivait la consommation de produits jetables, un peu comme votre héros. Toutefois, pour cet éminent futurologue américain, cette habitude de consommation était assimilée à un progrès, pas à une décadence, voire une catastrophe, comme dans le Parachute. Croyez-vous vraiment, monsieur Dumontais, que les êtres humains d’aujourd’hui, aux prises avec la maladie de la consommation outrancière, courent à leur perte? Qu’est-ce que n’aurait pas vu Alvin Toffler, il y a de cela trente-cinq ans, qui n’a pas échappé aujourd’hui à la perspicacité de votre héros?
Dumontais: Je ne suis pas un futurologue, monsieur Ducharme. Les futurologues se prononcent sur le futur. Forcément, ils peuvent se tromper. Dans Le Parachute de Socrate, je ne parle pas du futur mais du présent. C’est autrement plus facile! Cela dit, Alvin Toffler ne s’est pas plus trompé que Georges Orwell. De l’un à l’autre il n’y a qu’un pas, et c’est ce pas qu’ont franchi les entreprises. Elles se sont accaparées Big Brother en lieu et place des gouvernements. Nous en payons en ce moment le prix et ça se poursuivra jusqu’à ce que nous n’ayons plus rien ni dans nos poches, ni même dans notre tête. Si ce n’était pas déjà commencé, nous pourrions parler de futurologie. Dans l’état actuel des choses, il faut bien convenir qu’il s’agit plutôt de... présentologie.
Ducharme: Le Parachute de Socrate a le mérite de faire ressortir le fait, généralement passé sous silence dans les médias, que les gouvernements ne gouvernent plus grand-chose et que, devant la puissance de Microsoft, par exemple, plusieurs États ne pèsent pas bien lourd. Mais nous quittons les sentiers de la littérature pour nous engager sur ceux de… Enfin, passons à autre chose, voulez-vous? J’aimerais terminer cet entretien en vous demandant de me parler de cette collection Dialogus lancée l’année dernière par Hurtubise HMH. Cinq titres sont déjà publiés, ce qui portent à sept le nombre de vos publications en seulement deux ans. Voici donc ma question : est-ce que ces ouvrages sont tirés d’entretiens qu’on retrouve déjà sur le site Dialogus?
Dumontais: Vous avez raison : nous nous égarons. Le Parachute de Socrate est d’abord et avant tout un roman. Ne l’oublions pas. Quant aux ouvrages publiés chez Hurtubise HMH, il s’agit d’entretiens produits spécifiquement pour les fins de cette collection. Leurs co-auteurs sont les gens qui contribuent à notre site. Vous parlez de sept publications en deux ans. C’est vrai, mais dans le cas des cinq ouvrages de la collection Dialogus, il s’agit de collectifs.
Ducharme: Ne sous-estimez pas la portée sociale du roman, monsieur Dumontais. Si Le Parachute a été traduit en anglais à peine un an après sa sortie en libraire, c’est qu’il produit une certaine résonance. J’irai même jusqu’à dire qu’il dérange, qu’il crée un certain malaise chez le lecteur. Personnellement, quand j’en ai terminé la lecture, je me suis dit : «Non, le monde, ça ne peut être ça!» Roman ou pas, il fait son effet! Monsieur Dumontais, après L’empêcheur et Le Parachute de Socrate, peut-on savoir ce que vous nous préparez?
Dumontais: Je prépare un roman mais vous ne saurez rien à son sujet. Quant à la collection Dialogus, j’ai bon espoir que très bientôt nous commencions la rédaction de nouveaux entretiens.
Ducharme: Je me doutais bien aussi que vous ne diriez à ce sujet… mais j’ose espérer que vous nous accorderez un entretien dès que paraîtra votre troisième roman.
Dumontais: Avec plaisir.
Ducharme: En terminant, monsieur Dumontais, souhaitez-vous ajouter quelque chose pour le bénéfice des lecteurs d'écouter lire penser?
Dumontais: Je leur dirai que s’il importe d’écouter lire penser, il importe également de dire. Il faut se réjouir du fait qu’il existe aujourd’hui beaucoup d’instruments pour dire. Beaucoup plus qu’avant. Mais il faut aussi s’inquiéter d’une illusion qui consiste à croire que, grâce à l’émergence de ces instruments, on dit davantage. Car, voyez-vous, je n’en suis pas certain...
Ducharme: Monsieur Dumontais, au nom de toute l’équipe d’écouter lire penser, je vous remercie.
Octobre 2005
Un billet initialement paru dans le Webzine écouter lire penser, site aboli en 2013.